Le Docteur Thai Nguyen-Tang est spécialiste en gastroentérologie et hépatologie FMH. Il fait partie du Centre de gastroentérologie et endoscopie digestive de Hirslanden Clinique La Colline depuis 2012 et est également un médecin actif du Centre des maladies digestives des Cliniques la Colline et les Grangettes. À l’occasion de Mars Bleu, mois de la sensibilisation au cancer colorectal, il partage son expertise à ce sujet et répond à nos 3 questions.
Pourquoi avez-vous choisi d’être médecin et de vous spécialiser en gastroentérologie ?
Le corps humain est fascinant et complexe, plus on l’étudie et plus il y a à comprendre. La spécialité de gastroentérologie a cette particularité d’être très vaste et comprend l’étude du tube digestif, du foie et du pancréas. J’ai débuté ma formation comme chirurgien puis j’ai décidé de changer d’orientation pour me former spécifiquement aux interventions endoscopiques. L’utilisation d’endoscopes par les orifices naturels ne nécessite pas d’incision et permet d’effectuer des interventions diagnostiques et thérapeutiques parfois très complexes.
Une formation post-graduée de 2 ans aux États-Unis, en Californie (Los Angeles et San Francisco), m’a permis de me spécialiser dans deux techniques spécifiques : les interventions endoscopiques sur les canaux biliaires et pancréatiques ainsi que l’échoendoscopie qui permet d’examiner avec précision depuis l’intérieur du corps les différents organes par une sonde d’échographie miniaturisée située au bout de l’endoscope. Des lésions aussi petites que 5 mm peuvent être détectées et prélevées pour obtenir un diagnostic.
Comment, concrètement, votre travail influence-t-il votre vie de tous les jours ?
La médecine propose des interventions toujours plus complexes et nous devons, avec l’augmentation de l’espérance de vie, prendre en charge des patients de plus en plus âgés avec parfois de nombreuses comorbidités. Ma pratique dans trois lieux différents en une semaine (en cabinet, en clinique privée et en hôpital universitaire) est parfois un défi organisationnel. Cependant, il permet de personnaliser l’environnement de prise en charge du patient selon ses comorbidités et le type d’intervention prévue. L’objectif étant d’assurer à la fois le confort mais aussi le meilleur environnement pour effectuer l’examen.
La participation à des réunions multidisciplinaires comme celles proposées par le Centre de Maladies Digestives est un élément clé dans la prise en charge de situations parfois complexes de certains patients. C’est un moment où différents spécialistes partagent leurs opinions sur un dossier selon leur angle de vision spécifique à leur spécialité et permettent des décisions médicales concertées en adéquation avec la pratique actuelle.
Quel est votre plus grand défi dans votre profession ?
Le cancer colorectal est le 2ème cancer le plus fréquent dans la population après le cancer du sein chez la femme et celui de la prostate chez l’homme. Les polypes sont des excroissances dans le colon et sont présents chez 40% des individus. Des programmes cantonaux de dépistage ont débutés, et permettront à l’avenir, avec la détection précoce des polypes et leur ablation, de réduire l’incidence des cancers du côlon dans notre pays. Le grand défi est d’informer la population à large échelle, puis d’assurer aux patients des examens avec les plus hauts standards de détection et de sécurité pour la résection de ces polypes.
Propos recueillis par Julie Landaut.