Afin de donner l'opportunité à nos lecteurs d'en connaître plus sur les personnes qui participent à la vie de la clinique, nous débutons une série d'interviews "3 questions à".
1. Quelle est la première chose que vous faites en arrivant au travail ?
Enfiler ma blouse blanche et ouvrir mon agenda. Dès mon arrivée à la clinique, je suis au service du patient soit pour la consultation dans mon cabinet ou alors pour des visites en chambre (pansement) ou encore pour une opération au bloc opératoire. Je comprends qu’une opération et ses suites soient une source d’anxiété, c’est pour cela que j’essaie d’accorder du temps à mes patients, à tout moment de la journée, pour les rassurer et les accompagner.
2. Que diriez-vous à un étudiant qui souhaiterait suivre la même carrière que vous ?
Le métier de chirurgien orthopédique ne s’apprend pas que dans les livres. Certes il est très important de connaître les techniques chirurgicales et l’anatomie, mais le chirurgien est une sorte d’artisan qui doit suivre un très long apprentissage, ce qui est un peu en contradiction avec le mode de vie actuel où tout doit être rapidement accessible. C’est surtout lors du parcours de formation au contact d’autres chirurgiens mentors, en observant leur façon d’opérer, que l’on acquière de l’expérience, que l’on développe son aptitude et perfectionne sa technique opératoire. L’échange de compétences entre ses homologues est primordial et voyager est très important pour ne pas être le fruit que d’une seule école.
Aussi je rappellerais aux orthopédistes en herbe que ce métier est comparable à de la mécanique requérant maîtrise de la technique, précision et des connaissances médicales importantes, mais qu’il ne faut pas oublier que c’est une mécanique humaine Un bon chirurgien orthopédique doit certes exceller dans sa technique et n’avoir de cesse de la perfectionner, mais doit rester une oreille attentive à ses patients. Jusqu’à la fin de son parcours professionnel, il apprendra d’eux.
3. Comment concrètement votre travail influence-t-il votre vie de tous les jours ?
La rigidité liée au métier de chirurgien (protocoles opératoires strictes, précision lors d’opération, etc.) n’est pas sans influence sur mon comportement dans la vie de tous les jours. Je suis devenu très rigoureux et attentif au moindre détail, presque procédurier et cela parfois au grand damne de ma famille et de mes proches [rires].
Au cours de l’année, j’essaye de m’évader pour vivre une de mes passions : piloter un planeur dans des lieux aux paysages époustouflants comme Les Alpes en Europe ou la Namibie en Afrique. En fin de compte, piloter un avion et opérer un patient présentent de nombreuses similitudes. Avant de décoller comme avant une opération, les éléments d’une check list doivent être validés (contrôle de l’état de l’avion, des instruments et procédure de décollage, comparativement à l’identité du patient, procédures au bloc opératoire, etc.). Cette précision et ce sens du détail se limitent à mon environnement professionnel et à l’aviation. Je crois au sens de l’autodérision et j’apprécie le bon sens de l’humour.