En cette journée mondiale de l’endométriose, Dr Sandrine Jacob, spécialiste en gynécologie-obstétrique au sein de Hirslanden Clinique des Grangettes, revient sur son parcours professionnel, les défis liés à son métier et sur l’endométriose qui touche environ 10% des femmes.
Pourquoi vous êtes-vous spécialisée en gynécologie-obstétrique ?
Dès mon plus jeune âge, je voulais faire des études de médecine, c’est ce qu’on peut probablement appeler une vocation. Après avoir vu un reportage sur le Professeur Claire Fékété, à l’époque médecin cheffe du service de chirurgie de l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris, mon souhait d’être chirurgienne était né.
Dans le cadre de mes différents stages de médecine, j’ai finalement choisi la gynécologie-obstétrique, spécialité très variée et passionnante qui permet de pouvoir accompagner les femmes tout au long de leur vie. Cette spécialité m’ouvrait également la possibilité de faire de la chirurgie, ma passion première pour laquelle j’ai suivi ma formation à Rennes et Paris pendant de nombreuses années. Je suis ensuite venue aux HUG avant de m’installer à Hirslanden Clinique des Grangettes.
Quelle est l’influence de votre travail dans votre vie de tous les jours ?
La gynécologie-obstétrique est une spécialité qui implique que nous devons parfois faire des choix et des compromis dans notre vie privée. En dehors de certaines contraintes inhérentes à notre métier, les patientes nous enrichissent humainement, nous font réfléchir et nous remettent en cause parfois. Notre motivation première est d’apporter le meilleur de nous-même à chacune de nos patientes mais notre pratique nous apprend également à rester humble.
Quel est le plus grand défi dans votre profession notamment dans la prise en charge de l’endométriose ?
En obstétrique, notre défi est double puisque nous devons assurer la sécurité de la mère et de l’enfant, en préservant le côté magique et naturel de chaque naissance.
Dans le domaine de la chirurgie, notre travail consiste à offrir aux patientes les techniques chirurgicales les plus adaptées à leur pathologie, tout en développant la chirurgie la moins invasive possible, ce que nous faisons depuis de nombreuses années. Le développement de la chirurgie laparoscopique, qui peut actuellement être « robot assistée », a permis de réaliser des actes chirurgicaux parfois lourds tout en assurant le meilleur confort post-opératoire possible et donc la reprise d’une activité plus rapide.
L’endométriose est un exemple de la diversité de notre spécialité. Cette maladie bénigne peut se manifester de différentes façons et nécessite une prise en charge globale et spécialisée. L’endométriose peut être légère et ne pas engendrer de symptômes mais aussi être source d’infertilité et/ou de douleurs très invalidantes pour les femmes, y compris dans leur vie intime.
J’ai eu la chance d’être sensibilisée et formée à cette pathologie, il y a déjà plus de 20 ans à Paris. Depuis de nombreuses années, cette maladie est de plus en plus connue et prise en charge, pour le plus grand bénéfice des patientes. La médiatisation de cette maladie a permis de la faire connaître, mais il n’en demeure pas moins que toutes les femmes présentant des douleurs cycliques ne sont pas pour autant atteintes d’endométriose. En effet, elle concerne environ 10 à 15% des femmes en âge de procréer. Suivant l’âge et les symptômes des patientes souffrant de cette maladie, une prise en charge médicale et/ou chirurgicale pourra leur être proposée(s), parallèlement à un soutien psychologique et d’éventuelles séances de physiothérapie.