Dr Samuel Blaser, spécialiste en oncologie médicale et médecine interne générale a rejoint l’équipe du Centre d’oncologie et d’hématologie de la Clinique des Grangettes en 2019. Il propose une prise en charge personnalisée (diagnostic, traitement et suivi), centrée sur le patient et basée sur les recommandations internationales les plus récentes. Il est membre de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO), de la Société suisse d’oncologie médicale (SSOM) et du Groupement des oncologues genevois (GROG). Dans le cadre de #Movember, mois de prévention contre le cancer de la prostate, Il répond à notre série « 3 questions à ».
Quelles sont les chances de guérison du cancer de la prostate ?
Dr Samuel Blaser : Les chances de guérison du cancer de la prostate dépendent de plusieurs facteurs, et en particulier du stade du cancer. S’il est uniquement localisé dans la prostate, les chances de guérison avec un traitement local sont très élevées. S’il y a des lésions tumorales à distance – c’est-à-dire des métastases- il sera beaucoup plus difficile d’obtenir une guérison.
Cependant, les traitements anti-cancéreux modernes et notamment l’hormonothérapie de nouvelle génération permettent, dans cette situation, de vivre plus longtemps, souvent plusieurs années, et avec une meilleure qualité de vie.
Qu’est-ce que l’hormonothérapie dans le traitement du cancer de la prostate ?
Dr Samuel Blaser : Les cellules du cancer de la prostate ont presque toujours besoin d’une hormone, la testostérone, pour se multiplier. L’hormonothérapie est en fait un traitement antihormonal qui agit en diminuant la quantité de testostérone dans le corps et son activité, ce qui entraine la régression progressive des cellules cancéreuses.
La plupart du temps, ce traitement est administré sous forme d’injections régulières, mais on y ajoute parfois une nouvelle génération d’hormonothérapie sous forme de comprimés avec une efficacité assez remarquable.
Le traitement oncologique du cancer de la prostate peut-il avoir un impact sur la fertilité ?
Dr Samuel Blaser : Le traitement du cancer de la prostate localisée n’a quasiment pas d’impact sur la fertilité et cet impact est alors transitoire. Par contre, les différents traitements du cancer de la prostate, que ce soit la chirurgie, la radiothérapie, l’hormonothérapie ou la chimiothérapie peuvent toutes avoir un impact plus ou moins important et plus ou moins transitoire sur la vie sexuelle des patients. Il est très important d’en tenir compte lors des décisions thérapeutiques et dans la mise en place des traitements.
Propos recueillis par Julie Jean