On opère les malformations ou les anomalies cardiaques pour réparer un orifice dans le septum, la communication interauriculaire ou interventriculaire, ou bien pour corriger une anomalie d'abouchement des veines pulmonaires dans le cœur. Selon le type de malformation, différentes méthodes sont utilisées: le cathétérisme cardiaque, la chirurgie minimalement invasive ou l'opération à cœur ouvert.
Les malformations ou anomalies cardiaques peuvent être congénitales ou apparaître au cours de la vie. Les malformations cardiaques les plus fréquentes sont les valvulopathies. L'opération des valvulopathies est décrite au chapitre Opérations des valvulopathies.
La liste des malformations congénitales est longue, et s'étend de dysfonctionnements insignifiants sans grand impact à des malformations graves nécessitant une opération cardiaque. Souvent, les anomalies cardiaques congénitales sont découvertes seulement à l'âge adulte. Les malformations les plus fréquentes pouvant être corrigées par une opération sont la communication interauriculaire, la communication interventriculaire et l'anomalie d'abouchement des veines pulmonaires.
Communication interauriculaire, communication interventriculaire
Le cœur est composé d'une partie gauche et d'une partie droite séparées par le septum. Avant la naissance, le septum est encore ouvert au niveau du foramen ovale et le sang circule à travers le septum. Après la naissance, le foramen ovale se referme et le sang circule du cœur droit vers le cœur gauche en passant par les poumons. Si le foramen ovale ne se referme pas complètement, ou si les septums sont perméables pour une autre raison, on parle de communication interauriculaire ou de communication interventriculaire. Avec le temps, cette communication peut entraîner une insuffisance cardiaque nécessitant de refermer le septum par chirurgie. Selon la localisation et la taille de l'orifice dans le septum, il est refermé par opération ou par cathétérisme cardiaque.
Quelles préparations sont effectuées?
Avant l'intervention chirurgicale, la position et la taille de l'orifice sont définies avec précision par une échographie, un examen par cathéter cardiaque ou une imagerie par résonance magnétique (IRM). Il est ensuite décidé si la fermeture peut être effectuée au moyen d'un cathétérisme cardiaque ou si l'intervention doit avoir lieu à cœur ouvert. Chez les enfants, le cathétérisme cardiaque est généralement effectué sous anesthésie générale. Chez les adultes, une anesthésie locale du site d’accès dans la région de l'aine, où est introduit le cathéter, suffit.
Comment se déroule l'opération?
Le cathétérisme cardiaque consiste à insérer par voie veineuse un cathéter à double ombrelle dans l'aine jusqu'à l'orifice du septum. La double ombrelle est ensuite placée de part et d'autre du septum, à droite et à gauche, pour fermer l'orifice. En cas de communication interventriculaire, le cathéter est parfois introduit par une jugulaire, et un accès artériel par l'aine est également nécessaire.
Dans le cadre d'une opération à cœur ouvert, l'accès au cœur s'effectue en sectionnant le sternum. Pour l'opération, le cœur est arrêté à l'aide d'une solution spéciale (cardioplégie) et la circulation est maintenue au moyen d'une machine cœur-poumon. L'orifice est soit recousu, soit refermé au moyen d'une membrane prélevée sur le péricarde ou d'une membrane artificielle. Une fois la solution cardioplégique rincée, le cœur recommence à battre spontanément.
Depuis quelques années, dans certaines conditions, un accès minimalement invasif par mini-thoracotomie est possible sans sectionner le sternum ni ouvrir la cage thoracique.
Quel est le taux de réussite du traitement?
Une fois l'orifice indésirable entre le cœur gauche et le cœur droit refermé, on considère que les patients ont un cœur sain, à condition que le cœur n'ait encore subi aucune lésion irréversible.
Quels sont les risques ou les complications du traitement?
D'une manière générale, les complications après les opérations de malformations cardiaques sont rares. Des troubles temporaires du rythme cardiaque surviennent de temps en temps. Comme pour toutes les opérations, des complications telles que des infections, des hémorragies ou des caillots de sang (thromboses) sont possibles dans certains cas rares.
Que se passe-t-il après l'intervention chirurgicale?
Il convient d'éviter de porter des charges lourdes et de faire des efforts physiques importants jusqu'à ce que les plaies soient complètement cicatrisées. Après l'opération, la fonction cardiaque est contrôlée régulièrement pendant un certain temps.
Après l'opération, un traitement à base de médicaments anticoagulants est nécessaire pendant plusieurs mois pour prévenir la formation de caillots de sang sur les matériaux utilisés. Pour prévenir une infection, des antibiotiques sont prescrits pendant un certain temps. Plus tard, en cas de risque d'infection, par exemple dans le cadre d'un soin dentaire, un traitement antibiotique préventif est conseillé.
Anomalie d'abouchement des veines pulmonaires
Normalement, les veines pulmonaires, lesquelles transportent le sang enrichi en oxygène des poumons, abouchent dans l'oreillette gauche. En cas d'anomalie d'abouchement, certaines veines pulmonaires (anomalie partielle) ou les quatre (anomalie totale) abouchent dans l'oreillette droite. Les anomalies totales d'abouchement doivent être corrigées immédiatement après la naissance, faute de quoi l'organisme n'est pas oxygéné.
Les anomalies partielles d'abouchement ne doivent être corrigées que si elles provoquent des troubles ou s'accompagnent d'autres anomalies cardiaques. Souvent, elles sont diagnostiquées avec une communication interauriculaire. L'anomalie d'abouchement des veines pulmonaires est une malformation très rare comparée à la communication interauriculaire et à la communication interventriculaire.
La correction chirurgicale consiste à rediriger les veines pulmonaires vers leur lieu de destination d'origine, à savoir vers l'oreillette gauche. L'intervention chirurgicale s'effectue sous anesthésie générale, avec raccordement à une machine cardio-pulmonaire.
Après l'opération, les patients peuvent généralement vivre une vie normale. Ils doivent néanmoins effectuer régulièrement des examens cardiologiques de contrôle et prendre un traitement antibiotique préventif contre l'endocardite (infection de la paroi cardiaque).