L’hypertension artérielle (soit l'élévation de la pression artérielle au-dessus des normes admises) est un des principaux «facteurs de risque cardio-vasculaire» (avec, notamment, le tabagisme, l'hypercholestérolémie, le diabète et l'âge). Elle est particulièrement fréquente dans nos populations occidentales, où elle peut finalement toucher jusqu'à 1 personne sur 4, à un âge avancé.
Du fait que cette maladie s'installe souvent progressivement et insidieusement, sans provoquer de symptômes importants, il est fréquent qu'elle n'amène pas à consulter spontanément. Or, si on ne l'identifie pas à temps, elle peut finir par engendrer des complications avant même qu'on ne l'ait remarquée - raison pour laquelle on la surnomme «the silent killer».
Il est donc essentiel, notamment après 50 ans, de veiller à la dépister activement puis de réagir adéquatement lorsqu'elle semble être effectivement en train de se déclarer.
Qu’est-ce que la tension artérielle ?
La pression artérielle est générée par le muscle cardiaque, dont les battements compriment le sang et le font ainsi passer dans l'aorte (à travers la valve aortique). C'est grâce à cette pression que le sang va couler, à travers l'ensemble du réseau artériel, en direction de tous les organes du corps en leur amenant notamment l'oxygène et les nutriments nécessaires à la vie.
La pression artérielle d'un individu peut varier énormément en fonction de nombreux facteurs, tels que le débit cardiaque (qui est notamment modulé par les activités physiques du moment), la force des battements (qui peut par exemple augmenter sous l'effet du stress psychologique), du degré d'élasticité de l'aorte (qui diminue progressivement avec l'âge), de l'heure de la journée (sous l'effet de certaines hormones à sécrétion cyclique) ainsi que du rythme du sommeil.
Qu’est-ce que l’hypertension ?
On parle généralement d’hypertension artérielle quand les valeurs, collectées selon un protocole rigoureux (soit en position assise et immobile depuis au moins 5 minutes, en utilisant tensiomètre de bras plutôt que de poignet, et, idéalement, en sectionnant des moments prédéterminés et répartis sur la journée) se situent de manière répétée au-delà de 140/90 mmHg.
Bien qu'elle se développe la souvent sans qu’aucun symptôme ou trouble notables ne soient ressentis par le patient (cf. ci-dessus) il n'est pas rare que l'on ressente certains symptômes, surtout lorsque les valeurs sont finalement très élevées, tels que des palpitations (perception désagréablement forte des battements cardiaques dans la poitrine), des maux de tête (inhabituellement intenses ou fréquents), des troubles visuels, des vertiges ou des bourdonnements d’oreilles.
Dans ces conditions, et même si ces symptômes sont peu «spécifiques» (puisqu'ils peuvent très bien survenir en l'absence d'hypertension), il est important de faire contrôler sa pression artérielle (par exemple chez son médecin traitant ou en pharmacie), de manière à ne pas laisser ce dérèglement occasionner des dégâts au fil des mois et des années.
L’hypertension artérielle, en mettant le système artériel sous un stress mécanique accru, peut notamment accélérer l'artériosclérose et favoriser ainsi la survenue d'une attaque cérébrale, d'un infarctus, de lésions de l'aorte ou d'une atteinte de la rétine (avec d'importants troubles visuels potentiels).
Au niveau du cœur lui-même, l'hypertension artérielle surcharge le travail du muscle cardiaque (augmentant ainsi ses besoins en oxygène et en lui faisant perdre de sa souplesse), elle accélère le vieillissement des valves du cœur gauche et elle favorise la survenue de certaines arythmies (dont la fibrillation auriculaire).
Comment s'en prémunir ?
Il est donc nécessaire de contrôler régulièrement la normalité de sa pression artérielle (si possible au moins une fois par année), notamment lors des visites médicales périodiques chez son médecin (mais aussi en dehors du cabinet médical, lorsque l'occasion se présente, puisque les chiffres y sont souvent momentanément plus élevés, en raison du stress psychologique occasionné).
Il est surtout essentiel de prendre les mesures d'hygiène de vie qui ont bien démontré leur capacité à prévenir l'apparition de l’hypertension artérielle, soit :
- la lutte contre la sédentarité (des activités sportives régulières, ou même simplement des marches quotidiennes de 45-60 minutes d'un bon pas, étant très efficaces)
- le bon contrôle pondéral (le surpoids favorisant l'hypertension et une réduction de quelques kilos permettant souvent une amélioration significative de la pression artérielle, d'autant plus que le surpoids augmente le risque « d'apnées du sommeil », désordre respiratoire nocturne favorisant l'hypertension)
- la réduction des apports en sel (en limitant son utilisation en cuisine et sur la table, pour favoriser les herbes aromatiques et les épices, et en évitant les aliments particulièrement salés, tels que le fromage, la charcuterie ou, souvent les plats préparés du commerce)
- la consommation modeste d’alcool (en visant, si l'on est consommateur, 1-2 verres par jour au maximum, et idéalement du vin rouge)
- la réduction du stress (en apprenant à se relaxer, par exemple au moyen d'exercices de respiration ou du yoga)
- l'arrêt du tabagisme (d'autant plus qu'il s'agit, en lui-même, d'un facteur de risque cardio-vasculaires particulièrement puissant)